ROULEMENT DE TRAIN
Au moment où les fleurs du papier-peint sont sorties des plats fonds, un grand couloir a libéré la perspective de sa voie à l'infini. Des années passent. Des chansons se balancent au bout de branches qui jouent avec la pesanteur.Défis que trop souvent l'illusion nourrit.
Un voile couvre la table d'orientation d'une vapeur à choisir son thème.
Comme le dessous n'apparaît pas du dessus, le temps d'un copié-collé neutre, permet de choisir la couleur de chemise en l'absence de cravate à desseins. Manches courtes ? Manches longues ? C'est décidé, j'opte pour les roulées au dessus de la saignée du coude. La grosse veine bleue se gonfle un court instant, sous la pression d'orgueil naturel de l'artère.
Justement l'art taire, parlons-en. A peine visible au milieu des placards publicitaires, semble timoré, quelque peu effacé parmi tous ces forts en gueule massés là , se bousculant comme une ruée vers un filon à gagner.
Miroir aux alouettes, comme si on ne pouvait pas vivre sans tromper.
Naturelles les rides qui rient aux coins des yeux m'emportent sous plus de latitudes qu'un tour du monde à bord de faux-cils et rimmel. C'est comme la main calleuse qui travaille jour et nuit à polir la franchise des poignées de mains.
T'es béquille ou bouton de porte ? Ma foi non, juste baie libre sur l'ô céans.
Murmure, alizée, la pensée d'un jour différent remonte la baume jusqu'à la hune. Au gîte, la profondeur de la mer est autrement visible. Vision d'escalier prise par l'oeil axé dans la spirale du mouvement ascensionnel.
Je sais la nuance du ciel aperçu quand il se baigne. Il ne nage plus comme hors d'eau.
Il glisse.
Un chuintement.
Pareil à ta pensée mon Amour, juste avant que ta main la mette en oeuvre.
Tout ce qui procède du silence a la grâce. Le mouvement prend une autre ampleur.Celui de tes seins qui profitent du temps où le soutien-gorge ne les attrapera pas, est incomparable. Regarde la feuille qui se détache.Suis son déplacement.Ses voltes, le temps suspendu au tant retenu. Une splendeur, qui n'a convoqué aucun rassemblement pour faire son exhibition acrobatique.
M'apparaît la réminiscence de l'enfant dans sa fragilité, le petit est immensité, livrée aux yeux qui restent bouche bée. Les mots ne peuvent sortir. Ils sont remis à leur juste place. Et une très longue histoire se met à tourner les pages. M'aime si la peur, irrémédiablement liée à l'existence de l'être ne peut s'annihiler, le bonheur prend la direction d'orchestre.
Musique Maestro !
L'espoir n'est plus un doute, la profondeur de l'innocence le rend tangible.
De la forêt, au moment précis où les premiers bruits de roulement me sont parvenus, j'ai senti son visage bruisser de toutes les feuilles où l'encre de la vie pose son silence sans mots vains...
Loisobleu
18 Mars 2014
Mardi 18 mars 2014 à 7:35
Ajouter un commentaire
La discussion continue ailleurs...
Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://loisobleu.cowblog.fr/trackback/3262265